Recevoir la croix des cendres
Frère Christophe, extraits de l'homélie pour le mercredi des Cendres

Nous entrons donc ensemble en retraite de baptême :
en union avec Jésus lui-même se retirant, poussé par l'Esprit, au désert.
40 jours, 40 nuits.
C'est lui qui ouvre le chemin, le passage.
Et nous commençons par lui demander,
par une très instante prière,
de mener lui- même à bonne fin ce Carême : de nous mener au salut.
Jésus exauce notre prière par un geste.
Jésus va nous «croiser», nous marquer du signe de sa croix.
Par l'imposition des cendres,
ce n'est pas simplement un peu de poussière que nous allons recevoir,
mais bien une croix de cendres nous mêlant à son histoire,
à ce procès,
à ce combat qui continuent car le Mal, menteur et père du mensonge, n'a pas désarmé:
il est à l'œuvre dans le monde et en nous.
Recevoir la croix de cendres, c'est recevoir un secret...
Ton Père voit ce que tu fais en secret :
il voit ta vie greffée sur la croix et qui porte du fruit,
même si à toi elle semble stérile, inutile.
La croix est un secret d'amour :
et Dieu brûle de le voir enflammer tous les cœurs.
Recevoir la croix des cendres, c'est recevoir un signe de lumière.
Oui, car nous savons que lorsqu'il paraîtra,
nous lui serons semblables puisque nous le verrons tel qu'il est.
Quiconque fonde sur lui, Jésus, une telle espérance, se rend pur comme lui Jésus est pur.
Les jours du Carême sont des jours saints,
non pas du fait de nos bonnes actions mais parce que Jésus est saint nous sanctifiant dans l'Esprit.
La croix des cendres, c'est aussi un signe de ressemblance, et d'appartenance :
Jésus est le premier-né d'une multitude de frères qui retrouvent en lui le Fils bien-aimé :
la gloire des enfants bénis du Père, regardés par le Père, qui voit dans le secret ce que je suis en vérité.
La croix des cendres : un signe de victoire.
Parce que ces jours sont un combat.
Il s'agit de refuser comme illusoire toute victoire qui ne serait pas celle de Jésus le crucifié ressuscité,
le Serviteur exalté, obéissant jusqu'à la mort, glorifié auprès du Père, élevé.
Jésus nous donne son signe :
ton combat est le mien pour le salut de ce monde, n'aie pas peur :
je suis vainqueur.
Pose-moi comme un sceau sur ton cœur (Ct 8,6) :
le lieu et l'enjeu de ce combat,
c'est notre cœur
et nous accueillons la croix des cendres comme une blessure car l'Amour est fort comme la Mort (Ct 8,6).